Antoine | Apprenti | 33 messages postés |
| Posté le 26-10-2008 à 20:16:27
| Nuno Oliveira ; "Le cheval, par l'exercice, finit par aller prendre contact avec la main en se plaçant " I. Introduction Nous allons tout d’abord commencer par définir ce terme de « mise sur la main » très souvent confondu avec « la mise en main ». • Qu’est-ce qu’un cheval sur la main ? C’est un cheval qui sous l’action impulsive des jambes vient tendre ses deux rênes de façon constante et égale en conservant un contact moelleux avec son mors. Le cheval cède dans sa nuque et dans sa bouche, on peut donc constater une fermeture de l’angle tête-encolure, la nuque restant le point le plus haut et le chanfrein en avant de la verticale. • Qu’est-ce qu’un cheval en main ? La mise en main se traduit par un cheval qui vient se poser sur son mors, sans y prendre l'appui, sans peser sur celui-ci. Son encolure et sa nuque se relâchent. Le chanfrein vient se rapprocher de la verticale. Cette décontraction de la bouche est la conséquence de la décontraction de l'ensemble des muscles constituant la ligne du dessus du cheval, c'est-à-dire des muscles de la croupe, du dos et de l'encolure. Les hanches viennent s’abaisser et la notion de contrôle de l’équilibre entre en jeu. C'est ce qu'on appelle le ramener. Quand le cheval travaille en parfaite légèreté, il « tombe » spontanément dans la mise en main à des intervalles plus ou moins espacés. Enfin pour faire la différence : • Un cheval sur la main est un cheval tendu en équilibre et en impulsion qui se porte vers l'avant, sans être forcément rassemblé. • Un cheval qui est en main est un cheval qui est rassemblé avec un placé haut, pour un travail sur des airs de piaffer, de passage etc. … c'est-à-dire un travail de courte durée. Nous commencerons tout d’abord, à évoquer les aides à employer pour mettre son cheval sur la main, puis nous parlerons des effets pour enfin établir la place à donner à la mise sur la main dans notre enseignement. II. Comment ? C’est sous l’action impulsive des jambes qui agissent de manière discontinue à la sangle que le cheval va venir se poser sur son mors et fermer son angle tête-encolure grâce à des mains qui restent fixes mais souples. Les doigts pianotent sur les rênes afin de décontracter la bouche du cheval. Dès lors que le cheval à céder, le cavalier doit faire de même dans ses mains et donc ouvrir légèrement ses doigts c'est-à-dire cesser son action de main afin de ne pas résister. Toute l’impulsion demandée au cheval grâce à l’action des jambes est récupérée et canalisée dans les mains par conséquent le cheval ne se précipite pas mais engage ses postérieurs et cède dans sa bouche. C’est parce que le cheval trouve son équilibre sous le cavalier, engage mieux ses postérieurs, tend sa ligne du dessus grâce à l’activité de l’arrière-main, qu’un meilleur soutien de l’encolure lui permettra de se mettre sur la main. Le fait de demander à son cheval de se mettre sur la main sur un cercle peut s’avérer plus facile car le cheval cède successivement aux deux mains. Cependant, il ne faut surtout pas oublier de privilégier la recherche de l’équilibre et la souplesse des doigts qui reste indispensable. Un cheval sur la main devra toujours avoir le chanfrein légèrement en avant de la verticale. Si ce n’est pas le cas et que le chanfrein est en arrière de la verticale c’est que le cheval est encapuchonné, pour éviter cela une bonne impulsion est fondamentale. III. Pourquoi ? Un cheval sur la main a certes une jolie attitude mais pas seulement ! Le fait qu’il soit en place va faciliter le contrôle de la vitesse et de la direction. Par exemple, en CSO, la majorité des chevaux qui dérobent, ouvrent leur angle tête-encolure afin de pouvoir passer au-dessus de la main de leurs cavaliers. Un cheval sur la main travail correctement puisqu’il fait fonctionner les muscles de son dos, engage ses postérieurs et se décontractent afin de travailler dans la légèreté. De plus, nous pouvons être persuadés à 100%, qu’une fois que notre cheval est sur la main et que la légèreté perdure sans altérations, il est en parfait équilibre. Un cheval travaillé correctement, fonctionnant avec son dos, est assuré en longévité puisqu’il utilisera les muscles de son dos pour porter son cavalier. Un jeune cheval " sur la main ", de par le travail d'assouplissement, de par sa musculation, engagera peu à peu ses postérieurs, se rassemblera, fléchira sa nuque, et cèdera dans sa mâchoire et là progressivement il viendra dans" la mise en main ". En prime, je tiens à ajouter un petit paragraphe sur la place que je tiens à cela dans mon enseignement pour montrer à dianouche en particulier, que c'est quelque chose d'essentielle. IV. Quelle place accordez-vous à cela dans votre enseignement ? La mise sur la main peut être abordée dès que la main du cavalier se fixe (c'est-à-dire une main qui ne donne pas d’à-coups involontaires) car pour disposer d’un cheval qui vient se poser sur son mors, le cavalier doit avoir une main souple, fixe et moelleuse. En règle générale, on commence à parler de mise sur la main aux cavaliers Galop 4 préparation 5 puisque dans le programme officiel des Galops, il est demandé au Galop 5 d’être capable de présenter un cheval ou un poney stable dans ses allures et dans son attitude. Dans mon propre enseignement, la notion de mise sur la main a une grande importance puisque l’un de mes principaux buts est de prendre soin de ma cavalerie et le fait de mettre un cheval sur la main lui permet de mieux fonctionner dans son dos c'est-à-dire de porter son cavalier plus facilement. Certes, l’attitude recherchée est une « belle attitude », agréable à l’œil mais c’est aussi une attitude qui permet au cheval de mieux fonctionner et d’être plus agréable à monter puisqu’il fonctionne avec son dos, ses allures deviennent plus amples, il engage ses postérieurs et le contact avec la bouche est léger. Lorsque l’on parle de mise sur la main, on parle aussi de décontraction de la bouche du cheval. Le cheval prend, pour ainsi dire, plaisir à travailler dans ce sens, il vient se mettre dans une attitude de soumission. Personnellement, j’aborde ce sujet aux cavaliers Galop 4 avertis qui disposent d’une attitude stable et de mains souples. Je pense que plus le sujet est abordé tôt, mieux il est assimilé puisque l’on dispose de plus de temps pour le perfectionner.
-------------------- Professeur de théorie |
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